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source : Flux no 270 Mai-Juin 2012
Si le livre de Girolamo Ramunni et Michel Savio : « 1894 – 1994 Cent ans d’histoire de l’École Supérieure d’Électricité » était prolongé jusqu’à ce jour, nul doute qu’il y figurerait une phrase telle que : « En ce début du XXIe siècle, Supélec est considérée comme l’école d’ingénieurs de référence dans les sciences et techniques de l’information, de l’énergie et des systèmes. »
De la préhistoire des savants et fabricants d’instruments parisiens dans « Paris savant – Parcours et rencontres au temps des Lumières » par Bruno Belhoste (Armand Colin 2011), on peut lire :
« Dans la nouvelle physique expérimentale, comme en astronomie, la mesure et le calcul allaient de concert. Cela exigeait des instruments fidèles et précis… L’affaire révéla combien le système corporatif parisien, avec sa division en métiers et son système de sous-traitance, était inadapté à la fabrication d’instruments scientifiques. Pour réussir, notait Cassini, l’artiste qui s’y livre doit « rassembler en lui seul les talents de dix artistes différents. Il doit employer le bois, les métaux, le verre, fondre, forger, tourner, limer, polir, vernir, etc. Du moment où l’on a formé des communautés pour chacun des arts, l’ingénieur en instruments de mathématiques s’est trouvé à n’appartenir à aucune en particulier, mais à presque toutes à la fois. »
Quel Supélec ignore que l’expertise dans le domaine des mesures, devenue aujourd’hui la discipline du traitement du signal et de l’information a été et reste
l’un des piliers de l’École ?
Comment aussi ne pas faire de lien entre la nécessité de « rassembler à lui seul les talents de dix artistes différents » avec ce qui est appelé désormaisla science des systèmes ?
Le Larousse 2008 définit l’ingénieur comme « une personne que ses connaissances rendent apte à occuper des fonctions scientifiques ou techniques
actives en vue de prévoir, créer, organiser, diriger, contrôler les travaux qui en
découlent, ainsi qu’à y tenir un rôle de cadre ». [ ... ]